Quitter la France et choisir Israël

Written By Unknown on Rabu, 18 Februari 2015 | 16.05

Ne se sentant pas en sécurité en France, des milliers de Juifs ont l'intention de quitter ce pays pour s'installer en Israël après des tueries visant leur communauté. De passage en Alsace aujourd'hui, le président François Hollande a tenté de rassurer les Français de confession juive, les incitant à rester au pays. Il visitait un cimetière juif où 250 tombes ont été profanées le week-end dernier.

Nous l'appellerons Olivia, parce qu'elle tient à conserver l'anonymat. Quand elle et son mari ont appris ce qui venait de se passer au supermarché cacher de la Porte de Vincennes, le 9 janvier dernier, ils ont pris une décision cruciale. Ils se sont rendus à une de ces réunions d'information organisées par l'Agence juive de France pour remplir les formulaires d'émigration vers Israël. Quatre personnes juives de Paris venaient d'être abattues par un terroriste simplement parce qu'elles étaient juives. C'était insupportable.

« Oui, en France, on a un poids sur nos épaules, on a peur, on enlève tous nos signes religieux [...] Je vous avoue qu'on ne se sent pas en sécurité, alors autant partir parce qu'on n'a pas notre place ici. » — Olivia, avocate, 28 ans

Olivia est avocate dans un cabinet respecté de Paris. Son mari est un homme d'affaires. Avec la morosité économique qui sévit en France depuis quelques années, ils se disaient qu'ils partiraient peut-être un jour pour aller vivre ailleurs, aux États-Unis, au Canada. Et puis, il y a eu ces attentats en 2012 dans la région de Toulouse, dans le sud de la France. Le terroriste Mohamed Merah a fait feu sur des enfants de 3, 6 et 8 ans et un parent dans une cour d'école juive. Par la suite, lors d'une manifestation pro-palestinienne en juillet dernier à Paris, on entend des cris : « sales Juifs, morts aux Juifs ».

Encore l'automne dernier, à Créteil, en banlieue de Paris, un jeune couple est attaqué dans un appartement : la femme est agressée sexuellement, l'homme est battu. Les agresseurs les avaient ciblés parce qu'ils étaient juifs; ils devaient donc avoir de l'argent! Une accumulation de faits qui ont miné la confiance d'Olivia et de son mari.

Selon un compte rendu officiel, plus de 850 actes antisémites ont été commis sur le territoire français en 2014. C'est un peu moins qu'en Angleterre (plus d'un millier), mais c'est plus que partout ailleurs en Europe.

Pendant cette même année, 7000 Juifs français ont émigré vers l'État hébreu, soit deux fois plus que l'année précédente. Ils font ce qu'on appelle l'Alya, ce qui peut se traduire par la montée vers Israël, une réinstallation dans ce pays. Un changement de vie, qui est la plupart du temps mûri depuis des années. Les Juifs du monde entier sont incités à le faire par le gouvernement israélien.

Les déclarations des derniers jours et des derniers mois du premier ministre Benyamin Nétanyahou appelant les Juifs d'Europe à venir vivre en Israël s'inscrivent dans cette démarche avec, cette fois, une bonne dose d'opportunisme électoral en plus.

De la France vers Israël

Le gouvernement israélien met la main à la poche pour parvenir à ses fins. Chaque immigrant juif a droit à une bourse d'une valeur de plusieurs milliers de dollars, une aide au logement, des cours d'hébreu gratuits, etc.. On pourrait penser que plusieurs Juifs français y voient d'abord une opportunité économique, plus qu'un appel religieux ou culturel.

Ce n'est pas le cas d'Olivia et de son mari. Les deux gagnent très bien leur vie en France et prévoient même devoir faire face à une baisse de revenus en émigrant en Israël. Elle devra refaire ses études et son barreau pour pouvoir reprendre sa pratique du droit.

Mais le couple veut avoir des enfants. Et ils ne veulent pas les élever en France. Olivia résume sa réflexion ainsi :

« En France, j'aurais le choix d'envoyer mes enfants à l'école publique où ils vont se faire traiter de sales Juifs, ou de les envoyer dans une école privée juive qui peut être une cible des terroristes. » — Olivia

Le couple n'est pas particulièrement religieux. Mais tous les deux apprécient les traditions et la culture juive. Olivia raconte que lors d'un mariage célébré récemment à Paris, les familles et les amis des mariés n'ont pas pu accueillir les futurs époux à l'extérieur de la synagogue, le rabbin interdisant les rassemblements extérieurs par prudence. « On ne vivra plus ça en Israël », dit Olivia.

Quand on lui demande s'il n'est pas plus dangereux d'aller vivre dans un pays en guerre, dans une des régions les plus violentes du monde, que de rester en France, sa réponse est prête. « Oui, peut-être que là-bas, on peut être tués parce qu'on est Juifs, mais je trouve que c'est bien pire en France où on vit dans une guerre invisible, et vu toute l'histoire de ce pays [...] l'histoire c'est un perpétuel recommencement, malheureusement ».

En janvier, au lendemain des attentats de l'hypermarché cacher, le premier ministre français, Manuel Valls, avait déclaré d'une manière solennelle à l'Assemblée nationale que sans les Juifs de France, la France ne serait plus la France. Son gouvernement devra poursuivre son travail de persuasion : au rythme actuel des choses, la communauté juive de France, qui compte 600 000 personnes, perd près de 2 % de sa population par année.


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