Quelle crise pétrolière en Norvège?

Written By Unknown on Kamis, 26 Februari 2015 | 16.05

Quelle crise pétrolière en Norvège?

Le premier exportateur européen de pétrole est peu touché par les bas prix actuels grâce à sa prévoyance et à son énorme bas de laine. La Norvège, un modèle à suivre?

La combinaison orange ne quitte plus son crochet dans le vestibule de la maison de Terje Amundsen. Cet ingénieur spécialisé dans les plateformes pétrolières ne l'a plus enfilée depuis plusieurs mois. Et pour cause : il a été mis à pied le 31 décembre dernier.

Une situation nouvelle pour lui. Travaillant dans le domaine du pétrole depuis 1991, il ne s'est jamais trouvé sans emploi auparavant. « On a déjà connu des ralentissements dans le passé, mais jamais comme celui que l'on vit maintenant », dit-il.

Depuis, il passe ses journées à mettre à jour son curriculum vitae et à écumer les sites Internet de recherche d'emploi, espérant trouver quelque improbable ouverture. « Avant, les grandes compagnies pétrolières affichaient en permanence une cinquantaine de postes à combler sur leurs sites, dit-il. Maintenant, on est heureux quand on en voit un. »

La région de Stavanger, où habite Terje, est la plaque tournante de l'industrie pétrolière en Norvège. Elle est donc, logiquement, la plus touchée par la baisse actuelle des cours du brut. Les chantiers maritimes tournent au ralenti lorsqu'ils ne sont pas carrément à l'arrêt.

Cependant, le ralentissement économique ne se fait pas encore trop sentir. Il est vrai que le taux de chômage, s'il a augmenté, reste extrêmement bas par rapport aux autres pays de l'OCDE. Dans la région de Stavanger, il est ainsi passé de 2,2 % en janvier 2014 à 2,8 % en janvier 2015. De quoi faire pâlir d'envie bien des pays d'Europe.

Pertes d'emplois 

À l'échelle nationale, on estime à 12 000 le nombre d'emplois perdus dans le domaine du pétrole au cours de la dernière année. Le géant Statoil annonce avoir réduit sa main-d'oeuvre de 8 % au cours de l'année qui vient de s'écouler. Et la saignée n'est pas terminée. Le groupe pétrolier prévoit que son plan de rationalisation en cours s'accompagnera d'autres mises à pied.

Le nouveau PDG de Statoil est formel : si personne ne peut prévoir la durée de la baisse actuelle des prix, son groupe ne se contente pas de faire le dos rond en attendant que la tempête passe.

« Nous devons passer en revue les fondements de notre activité pour déterminer comment nous pouvons réduire les coûts, simplifier notre façon de travailler et devenir plus efficaces et plus rentables. » — Eldar Saetre, PDG de Statoil

Si les bas prix actuels ont engendré une baisse de 60 % des revenus nets du groupe pétrolier, ses dirigeants restent cependant optimistes et enthousiastes au sujet des perspectives à venir.

« Nous sommes dans une position de force au point de vue financier, et ce genre de situation offre une foule d'occasions d'affaires », affirme le vice-président de Statoil, Torgrim Reitan. S'il reconnaît que certains projets moins rentables devront être abandonnés ou repoussés, il vante les mérites de gisements récemment découverts, rentables à 40 $ le baril.

Tableau de bord 1

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Une économie qui résiste

Paradoxalement, même si la Norvège doit au pétrole l'essentiel de son opulence, le pays semble peu affecté par la baisse actuelle. Certes, les économistes ont révisé à la baisse les prévisions de croissance, passant de 4 % à 2 %, voire à 1,5 % pour les plus pessimistes, mais aucun ne parle de récession.

Le gouvernement continue d'afficher année après année des budgets excédentaires. Et 2015 ne fait pas exception. « Notre budget cette année ne sera pas du tout affecté par la baisse des cours du brut », affirme Tord Lien, ministre norvégien du Pétrole et de l'Énergie.

Et pour cause : depuis une vingtaine d'années, le gouvernement norvégien ne touche plus aux revenus du pétrole. Considérant qu'il serait injuste de dépenser au fur et à mesure les fruits d'une ressource non renouvelable, l'État a décidé de mettre de côté ces revenus dans un énorme bas de laine destiné aux générations futures. Les redevances pétrolières sont investies à l'étranger dans un fonds de placement, et seuls les intérêts de ce fonds peuvent être dépensés (jusqu'à concurrence de 4 % par an).

Au fil des années, le fonds souverain norvégien n'a cessé de croître pour atteindre près de 900 milliards de dollars, soit deux fois le PIB du pays. Les Norvégiens comme Terje Amundsen n'ont donc aucune inquiétude à se faire pour l'avenir : leurs retraites sont assurées. Autre avantage : selon Tord Lien, le budget du gouvernement et l'économie du pays en général sont beaucoup moins vulnérables aux fluctuations des cours du pétrole.

En fait, beaucoup d'économistes norvégiens voient d'un bon oeil la situation actuelle, estimant qu'elle va permettre un réajustement nécessaire de la structure de production dans le pays. Pour Harald Magnus Andreassen, de la Swedbank, la récente baisse de 15 % de la couronne norvégienne favorisera l'exportation dans les autres secteurs de l'économie, et la hausse modérée du taux de chômage devrait permettre de faire baisser un peu les salaires et le coût de la main-d'oeuvre. Autant de facteurs grâce auxquels la Norvège sera plus concurrentielle sur le marché mondial.

Le pays scandinave continuera donc d'être cité en exemple partout dans le monde pour sa gestion des richesses du pétrole. Un modèle éprouvé qui ne s'est pourtant à peu près jamais exporté.


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