Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou soupçonne certaines capitales européennes de sympathie avec la cause palestinienne. Cela alors que les chefs de la diplomatie américaine, française, britannique et allemande se réunissent à Pris pour tenter d'accorder leurs violons face à la perspective d'un ultimatum palestinien devant l'ONU.
L'Autorité palestinienne compte en effet déposer dès mercredi aux Nations Unies, par l'entremise de la Jordanie, un projet de résolution réclamant la fin de l'occupation israélienne dans un délai de deux ans.
Dans un communiqué, Nétanyahou affirme que « les tentatives des Palestiniens et de plusieurs pays européens d'imposer des conditions à Israël ne conduiront qu'à une détérioration de la situation régionale et mettront Israël en danger ».
Il dit toutefois « apprécier beaucoup les efforts du secrétaire d'État (américain) pour empêcher toute détérioration dans la région ».
À l'issue d'une rencontre de trois heures, à Rome, entre le premier ministre israélien et John Kerry, un responsable du Département d'État a déclaré que les États-Unis ont « dit clairement au cours de ces discussions avec [leurs] interlocuteurs qu'il y a certaines choses qu'[ils] ne pourront jamais défendre », laissant entendre que Washington n'est pas prêt à accéder aux demandes palestiniennes.
C'est à l'initiative de la France que des consultations ont été lancées avec Londres et Berlin, puis avec Washington et Amman, pour parvenir à un texte consensuel, différent de celui des Palestiniens, et qui obtiendrait l'appui des 15 membres du Conseil de sécurité.
Le chef de la diplomatie française dit chercher une « solution de rassemblement », ajoutant que « si les Palestiniens déposent le texte qu'ils ont entre les mains, les Américains ont déjà annoncé qu'ils opposeraient leur veto ».
L'opposition américaine au projet palestinien est presque acquise, sachant que la Maison-Blanche est contre toute mesure unilatérale visant à obtenir de l'ONU la reconnaissance d'un État palestinien. Pour Washington, cet objectif doit être le couronnement de négociations de paix.
Paris préconise notamment la reprise rapide des négociations israélo-palestiniennes, suspendues depuis le printemps, et ce, sur la base d'une série de grands principes comme la coexistence pacifique d'Israël et d'un État palestinien. L'initiative française ne fixe pas toutefois de délai pour le retrait de l'armée israélienne des territoires occupés.
L'idée d'un retrait israélien de Cisjordanie et de Jérusalem-Est d'ici à deux ans a été catégoriquement écartée par Nétanyahou.
« Nous sommes confrontés à la possibilité d'une attaque diplomatique, autrement dit d'une tentative de nous imposer par des décisions de l'ONU un retrait aux lignes (frontières) de 1967 dans un délai de deux ans », a affirmé le premier ministre israélien, ajoutant qu'un tel retour « amènerait les islamistes extrémistes dans les banlieues de Tel-Aviv et au cœur de Jérusalem. Nous ne le permettrons pas ».
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Nétanyahou accuse les Européens de faire cause commune avec les Palestiniens
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