Le récit de Frédéric Nicoloff
Alors que l'armée israélienne réaffirme sa détermination à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza, le Pentagone juge trop nombreuses les victimes civiles du conflit opposant depuis le 8 juillet Israël et le Hamas.
« Les pertes civiles à Gaza sont trop élevées. Il est clair que les Israéliens doivent faire plus [...] pour protéger la vie des civils. » — Le porte-parole du département américain de la Défense, le colonel Steve Warren
La Maison-Blanche a elle aussi réprimandé Israël, estimant qu'il existait peu de doutes que le bombardement d'une école de l'ONU à Jabaliya mercredi était le fait de l'armée israélienne. Seize Palestiniens ont été tués quand deux obus ont frappé de plein fouet l'établissement où 3000 Gazaouis avaient cherché refuge.
« Le bombardement d'un immeuble des Nations unies qui abrite des civils innocents fuyant les violences est totalement inacceptable et totalement indéfendable », a déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche, Josh Earnest.
L'Union européenne a aussi condamné la frappe. La haute-commissaire aux droits de l'homme des Nations unies, Navi Pillay, a de son côté accusé Israël de défier délibérément le droit international dans sa guerre contre le Hamas. En point de presse, elle a condamné les attaques menées par l'armée israélienne à Gaza contre des maisons, des écoles, des hôpitaux et des installations de l'ONU.
Depuis le début des opérations israéliennes, au moins 1450 Palestiniens, pour la plupart des civils, ont été tués, selon des médecins gazaouis. On compte également près de 7000 blessés. Dans le même temps, Israël a perdu 61 soldats et trois civils. Les autorités israéliennes font également état de 400 blessés dans les rangs de l'armée.
En ce vingt-quatrième jour de conflit, les bombardements sur Gaza ont semblé moins intenses que les jours précédents. Les services médicaux ont rapporté la mort de 36 Palestiniens jeudi. Cinq soldats israéliens ont aussi été tués, par un tir de mortier, jeudi soir, du côté israélien de la frontière avec la bande de Gaza, a indiqué l'armée.
Selon l'armée israélienne, une soixantaine de roquettes ont été tirées sur Israël dans la journée. Il y a eu un blessé léger dans la ville israélienne de Kiryat Gat, dans le sud de l'État hébreu.
Nétanyahou déterminé
Le cabinet de sécurité de Benyamin Nétanyahou, qui compte huit ministres, tient une nouvelle réunion aujourd'hui à Tel-Aviv.
Israël est déterminé à détruire la totalité des tunnels creusés par les combattants palestiniens sous la frontière avec la bande de Gaza, a déclaré le premier ministre israélien en ouverture de la réunion. Israël a également envoyé une délégation en Égypte, où les autorités tentent, avec l'aide de Washington, de négocier un cessez-le-feu.
Toutefois, M. Nétanyahou a déclaré être déterminé à mener à bien cette mission, qu'il y ait ou non un cessez-le-feu. « Je n'accepterai aucune proposition qui ne permettra pas à l'armée israélienne d'achever cette tâche importante dans l'intérêt de la sécurité d'Israël », a-t-il ajouté.
L'armée israélienne ne serait plus qu'à quelques jours d'avoir détruit l'ensemble des tunnels des assaillants, selon le chef des forces israéliennes engagées dans la bande de Gaza, le général Sami Turgeman. Elle a d'ailleurs mobilisé 16 000 réservistes supplémentaires pour remplacer le même nombre de soldats, ce qui porte à 86 000 l'effectif total des troupes mobilisées sur le terrain, selon une porte-parole militaire.
À ce jour, 32 tunnels ont été découverts, et la moitié d'entre eux ont été dynamités, selon l'armée.
Gaza, ses voisins et l'influence étrangère :
Pour les utilisateurs d'appareils mobiles, cliquez ici pour consulter notre carte sur l'influence étrangère en Israël.
Des armes en provenance des États-Unis
Washington confirme de son côté avoir réapprovisionné Israël en munitions.
Le ministère américain de la Défense a accédé à cette demande de l'armée israélienne le 23 juillet, trois jours après l'avoir reçue.
Ces munitions proviennent en partie d'un stock entreposé depuis des années en Israël pour l'armée de l'État hébreu, en cas d'urgence, a indiqué par communiqué un porte-parole du Pentagone, John Kirby.
Cette vente d'armes reste en accord avec les objectifs des États-Unis, qui se sont engagés à assurer la sécurité d'Israël, a-t-il souligné.
Le porte-parole n'a pas précisé si la décision a été soumise à la Maison-Blanche, même si elle ne nécessitait pas son approbation.
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