Le chef d'état-major des armées américaines a laissé entendre mardi que le soldat Bowe Bergdahl, libéré ce week-end après cinq ans de captivité en Afghanistan en échange de prisonniers talibans, pourrait être poursuivi. Des membres de son unité l'accusent d'avoir abandonné son poste, voire d'avoir déserté, avant d'être capturé.
« Les chefs de notre armée ne fermeront pas les yeux si une faute délibérée a été commise » par le sergent Bergdhal, a indiqué le général Martin Dempsey mardi sur sa page Facebook.
Pour le général Dempsey, M. Bergdahl est innocent jusqu'à preuve du contraire. Le soldat sera interrogé sur les circonstances de sa capture lorsqu'il sera en état de l'être, ajoute-t-il. « En attendant, nous allons continuer à prendre soin de lui et de sa famille. »
Bowe Bergdhal était toujours hospitalisé mardi au centre médical américain de Landstuhl, en Allemagne.
Le porte-parole de la Maison-Blanche Jay Carney a déjà affirmé lundi qu'une enquête visant à « évaluer toutes les circonstances entourant sa détention initiale et sa captivité » aurait bien lieu. La désertion en temps de guerre reste théoriquement passible de la peine de mort aux États-Unis.
Obama défend sa décision
Pendant ce temps, le président américain Barack Obama a continué de défendre sa décision de relâcher cinq hauts dirigeants talibans, détenus à Guantanamo, pour obtenir la libération du sergent Bergdahl. Selon lui, les États-Unis ont « l'obligation sacrée » de ramener les soldats chez eux.
« Nous ne laissons pas nos hommes ou nos femmes en uniforme derrière, et ça depuis toujours », a déclaré M. Obama lors d'une conférence de presse à Varsovie, en Pologne.
« Quelles que soient les circonstances, peu importe ce qui s'avèrent s'être passé, nous récupérons un soldat américain lorsqu'il est détenu. Point final. Nous ne posons pas de conditions. » — Barack Obama
Depuis la libération du sergent Bergdahl, les républicains américains tirent à boulets rouges sur l'administration Obama pour ne pas avoir informé le Congrès 30 jours avant l'opération. « Le processus a été écourté parce que nous voulions être sûrs de ne pas rater cette occasion », a justifié le président.
Des républicains et des autorités afghanes accusent aussi le président Obama d'avoir créé un précédent en échangeant un soldat contre des prisonniers afghans qui pourrait mettre en danger des militaires et civils américains dans des zones de conflits.
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