Le régime de Bachar Al-Assad, qui a déjà livré plus de 92 % de son arsenal chimique, ne trouve pas grâce aux yeux de la Grande-Bretagne, qui l'accusent de détenir encore assez de matériel pour fabriquer du gaz neurotoxique.
« La Syrie continue de posséder environ 100 tonnes de matériel » sur l'un de ses sites selon les autorités britanniques.
Se plaignant de la lenteur du processus de destruction, le représentant de Londres auprès de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a affirmé que « le site contient tous les précurseurs nécessaires à la production du gaz neurotoxique et du matériel en suffisance pour reproduire, de nombreuses fois, l'incident dans la banlieue de Damas le 21 août de l'année passée ».
Une attaque au gaz sarin attribuée au régime syrien avait tué des centaines de personnes et avait conduit Damas à accepter de livrer ses armes chimiques.
Un accord entre les États-Unis et la Russie en septembre permettait à Damas d'éviter une intervention militaire américaine en contrepartie d'une collaboration avec l'OIAC.
Selon les termes de cet accord, des navires danois et norvégiens doivent amener l'arsenal chimique syrien vers un navire américain pour le détruire en mer avant le 30 juin.
Mais depuis, le calendrier a été bousculé et la Grande-Bretagne ne cesse d'accuser la Syrie de « temporiser les prochaines étapes de transport, transbordements, de débarquement et de destruction ».
Damas s'en défend et attribue la lenteur du processus au manque de sécurité dans le pays, en proie à une guerre civile depuis trois ans.
Selon Sigrid Kaag, coordinatrice de la mission conjointe de l'ONU et de l'OIAC, « la tâche de la mission ne sera pas terminée avec l'évacuation totale de l'arsenal ni même au 30 juin. Il faudra encore détruire les installations de fabrication ou de stockage des armes », a-t-elle précisé.
Paris et Washington maintiennent la pression
Les pays occidentaux, dont la France et les États-Unis accusent le régime syrien d'utiliser des agents chimiques industriels contre un village tenu par les rebelles dans la province Hama, au centre du pays.
L'OIAC y a envoyé la semaine dernière une équipe pour faire la lumière sur les récentes allégations d'attaques au chlore, un agent toxique, mais faible, utilisées dans des contextes commerciaux et domestiques.
Le gouvernement syrien n'avait pas été obligé de déclarer ses stocks de chlore.
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La Syrie peut encore fabriquer des armes chimiques, selon Londres
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