Quatre clés pour comprendre les manifestations au Venezuela

Written By Unknown on Minggu, 02 Maret 2014 | 16.06

Depuis près d'un mois, les rues des grandes villes du Venezuela sont le théâtre des plus importantes manifestations qu'ait connues le pays depuis la mort d'Hugo Chavez. Le pays est clairement divisé, et les analystes se demandent jusqu'où la confrontation mènera le pays.

Qui sont les manifestants?

Les manifestations ont commencé lorsque des étudiants universitaires de San Cristobal del Tachira sont descendus dans la rue, le 4 février 2014, pour protester contre l'insécurité, à la suite de la tentative de viol d'une de leurs camarades.

Les autorités ont fortement réprimé la manifestation. Des étudiants ont été arrêtés et accusés de désordre public, ce qui a déclenché des marches pour demander leur libération, auxquelles les forces de l'ordre ont réagi en procédant à de nouvelles arrestations.

Des étudiants d'autres universités leur ont emboîté le pas, puis des journalistes et des membres d'organisations de presse, qui dénoncent les restrictions à l'achat de papier journal, d'encre et d'autres produits importés, des mesures qui auraient causé la fermeture de plusieurs médias.

Le politicien d'opposition Leopoldo Lopez, la députée Maria Corina Machado et le maire de Caracas, Antonio Ledezma, ont également appelé leurs partisans à manifester par l'entremise des réseaux sociaux pour exiger que le gouvernement trouve une solution à la crise sociale. Des milliers de personnes sont ainsi descendues dans la rue le 12 février.

Selon l'Observatorio Venezolano de Violencia (Observatoire vénézuélien de la violence), 24 763 personnes sont mortes de façon violente au pays en 2013, soit un taux de 79 morts pour 100 000 habitants.

Que veulent-ils?

Les premières manifestations visaient à dénoncer l'insécurité, puis d'autres revendications se sont ajoutées, dans un contexte d'insatisfaction profonde d'une partie de la population avec le gouvernement de Nicolas Maduro. En 2013, l'inflation a été de 56,2 %, une des plus élevées au monde, et les Vénézuéliens ont été confrontés à la pénurie de produits essentiels, tels que du papier toilette, du lait, du sucre et des médicaments, en plus de fréquentes coupures de courant.

« Ce qui les unit est une sensation de malaise partagé, avec la crise économique sévère, les pénuries et l'autoritarisme du gouvernement », soutient Javier Ciurlizza, directeur pour l'Amérique latine et les Caraïbes de International Crisis Group.

« Il y a des gens qui manifestent contre l'autoritarisme, d'autres contre l'insécurité, d'autres contre la délinquance, d'autres encore parce qu'il n'y a plus rien dans les supermarchés. » — Javier Ciurlizza, directeur pour l'Amérique latine et les Caraïbes de International Crisis Group

Le mouvement étudiant, qui au début réclamait la libération des détenus, s'est radicalisé en réponse à la répression. Il exige maintenant la démission de Nicolas Maduro et de son cabinet.

C'est ce que demande également une frange de l'opposition regroupée sous le nom La movida parlamentaria et qui a fait de Leopoldo Lopez son porte-étendard. Ils soutiennent que les manifestations doivent se poursuivre jusqu'à ce qu'ils obtiennent le départ du président.

L'opposition soutient que la crise est due à la mauvaise gestion du gouvernement qui a notamment mis en place, en 2003, un régime de contrôle de change pour freiner la fuite des capitaux. Le gouvernement rétorque que les déboires économiques sont plutôt causés par les ennemis de la révolution.

Quelle a été la réponse des autorités ?

Le gouvernement refuse d'écouter les doléances de ses opposants, les disqualifiant d'emblée comme des agents de l'étranger. Le président Maduro a affirmé que les manifestations étaient l'œuvre de « nazifascistes » qui tentaient de provoquer un coup d'État.

« Un courant nazifasciste est en train de naître [...], qui veut amener le pays à la violence et au chaos » a-t-il déclaré après la manifestation du 12 février.

Le ministre des Relations extérieures, Elias Jaua, a accusé Leopoldo Lopez d'être le responsable intellectuel des morts et des blessés, le qualifiant sur Twitter d'« assassin » qui devait être puni.

Le chef de Vanguardia Popular s'est rendu aux autorités le 18 février, quelques jours après l'émission d'un mandat d'arrestation en lien avec les manifestations du 12 février. Il est accusé d'incitation à la violence, de dommages à la propriété d'autrui et d'homicide. Il est détenu depuis dans une prison militaire en attendant son procès.

Trois diplomates américains, à qui Caracas reproche d'avoir aidé les manifestants, ont été expulsés.

Les forces de l'ordre ont réagi de façon brutale. Des groupes de défense des droits de l'homme font état d'arrestations arbitraires et de détenus battus et torturés par les policiers. Human Rights Watch a notamment dénoncé l'emploi excessif de la force contre des manifestants désarmés. Une ONG du Venezuela, le Forum pénal vénézuélien, a dénombré 33 cas de violations des droits de l'homme par les forces de sécurité.

Les médias ont aussi été censurés. Des journalistes disent avoir été intimidés et la diffusion du canal colombien NTN24 a été interrompue pour des « raisons d'État ». Quatre journalistes de CNN ont perdu leur accréditation. L'accès à certains sites Internet a également été bloqué.

L'Association des correspondants de la presse étrangère au Venezuela a fait état d'agressions, des mauvais traitements, de harcèlement et de vols contre des journalistes.

Depuis près d'un mois, au moins 14 personnes ont perdu la vie, 140 ont été blessées et 650 ont été arrêtées.

Qui est Leopoldo Lopez?

Leopoldo Lopez, 42 ans, est le chef du parti de centre droit Voluntad Popular. Il a étudié en économie à Harvard et s'est lancé en politique à 29 ans en se faisant élire en tant que maire de Chacao, une riche municipalité faisant partie du grand Caracas.

En 2008, accusé de détournement de fonds et de corruption, il a été privé de ses droits politiques jusqu'en 2014, une décision critiquée par la Cour interaméricaine des droits de l'homme, et interprétée par plusieurs comme une « punition » pour son appui aux manifestations de 2002 qui ont mené à la brève destitution de Hugo Chavez.

À quoi peut-on s'attendre ?

Il y a un risque important que la violence augmente, estime Javier Ciurlizza, parce que le pays est complètement polarisé. « Les uns et les autres ne se reconnaissent pas mutuellement et il n'y pas de médiateur », explique-t-il.

« Le problème est que le Venezuela n'a pas d'institutions politiques solides qui puissent canaliser le mécontentement. » — Javier Ciurlizza, directeur pour l'Amérique latine et les Caraïbes de International Crisis Group

« Les institutions existent formellement, mais elles manquent de crédibilité et ne sont pas indépendantes du pouvoir. » Il croit qu'une médiation internationale sera nécessaire pour « guérir les blessures » et pouvoir passer à la prochaine étape.

Henrique Capriles, l'ancien candidat présidentiel battu de peu par Nicolas Maduro en avril 2013, qui était la figure de proue de l'opposition jusqu'au retour sous les projecteurs de Leopoldo Lopez, s'est dissocié des manifestations. Plus modéré que M. Lopez, il croit qu'elles ne serviront qu'à attiser la répression.

Il a cependant refusé de prendre part à la conférence nationale de sortie de crise convoquée par le président Maduro le 26 février, soutenant qu'il s'agissait d'une opération de poudre aux yeux.

Le pape François a lancé un appel aux responsables politiques et au peuple vénézuélien, très catholique, en faveur du « dialogue ». « J'espère sincèrement que la violence et l'hostilité prendront fin aussi vite que possible et que le peuple vénézuélien, à commencer par ses responsables et ses institutions politiques, agiront pour favoriser la réconciliation nationale grâce au pardon mutuel et à un dialogue sincère », a déclaré le chef de l'Église catholique.

Pour sa part, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a demandé des « gestes concrets par toutes les parties pour réduire la polarisation », ainsi que l'ouverture d'un
dialogue.


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