À son procès, DSK nie une « activité sexuelle frénétique »

Written By Unknown on Rabu, 11 Februari 2015 | 16.05

Le récit de Frédéric Nicoloff

Dominique Strauss-Kahn a dénoncé mardi à son procès l'impression d'activité sexuelle « frénétique » donnée selon lui par l'ordonnance qui lui vaut d'être jugé pour proxénétisme aggravé dans l'affaire dite du Carlton.

Contraint à la démission du Fonds monétaire international (FMI) après avoir été accusé en mai 2011 d'agression sexuelle par une femme de chambre au Sofitel de New York, DSK est soupçonné d'avoir été le « pivot central » de « parties fines » organisées par des connaissances du nord de la France avec des prostituées entre 2008 et 2011 à Lille, Paris, Bruxelles et Washington.

« Quand on lit l'ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel, on a l'impression d'une activité frénétique où tout le monde ne fait que ça », a-t-il déclaré à la barre.

« Il n'y a pas eu cette activité débridée qui semble apparaître à la lecture de l'ordonnance », a-t-il dit, soulignant que les juges d'instruction lui reprochaient une douzaine de rencontres sur trois ans, soit environ quatre par an.

L'ancien directeur du FMI, vêtu d'un costume sombre et d'une cravate grise, est apparu calme et posé mardi devant le tribunal correctionnel.

Des Femen s'invitent au procès DSK

Il avait été chahuté à son arrivée par trois militantes des Femen qui avaient essayé de se jeter sur sa voiture aux cris de « Macs ou clients, déclarés coupables » avant d'être maîtrisées par la police.

Pour les juges, loin d'être un simple client « consommant gratuitement », DSK était l'instigateur et le « principal bénéficiaire » de la douzaine de soirées auxquelles il a participé, explique une source judiciaire.

Les magistrats ont notamment retenu contre lui la mise à disposition d'un appartement à Paris et des échanges de messages textes avec d'autres protagonistes du dossier démontrant, selon eux, qu'il a favorisé la mise en place d'un « système » pour « satisfaire ses besoins sexuels ».

Plusieurs de ses coprévenus interrogés mardi se sont défendus de tout proxénétisme.

« Je n'ai jamais eu le sentiment de commettre des actes répréhensibles », a dit Fabrice Paszkowski, ex-gérant d'une société de matériel médical et logisticien présumé des soirées.

DSK dit avoir « horreur » des prestations tarifées

DSK a toujours clamé son innocence, assurant n'avoir jamais su que les femmes rencontrées lors de ces soirées selon lui « libertines » étaient des prostituées ni avoir été à l'origine des rencontres. Une position qu'il a confirmée mardi.

DSK a déclaré à son procès avoir « horreur » des relations sexuelles tarifées, ajoutant qu'il n'aurait jamais pris le risque de se joindre aux parties fines qui lui sont reprochées s'il avait su que les femmes étaient des prostituées.

Participer à des rencontres libertines « était un risque que j'acceptais », a poursuivi Dominique Strauss-Kahn. « En revanche, je considérais (...) que le risque de fréquenter des prostituées était dix fois supérieur. »

L'ancien directeur général du Fonds monétaire international, âgé de 65 ans, encourt jusqu'à 10 ans de prison et 1,5 million d'euros d'amende (2,2 millions de dollars).

Le jugement devrait être mis en délibéré à l'issue du procès, prévu jusqu'au 20 février prochain.


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