PHOTOREPORTAGE - La construction de l'Hôpital Saint-Michel, à Jacmel, avance rapidement, même s'il a fallu un certain temps avant que le projet démarre. Il s'agit d'un des principaux chantiers de construction en Haïti.
Une fois reconstruit, l'établissement reprendra son rôle d'hôpital de référence pour une population de 650 000 personnes, dans le sud-est du pays. En images, visitez le chantier ainsi qu'une clinique de la région.
La Croix-Rouge canadienne a investi 15 millions de dollars dans la construction d'un nouvel immeuble pour l'Hôpital Saint-Michel de Jacmel. L'autre aile est financée par des organisations japonaises de coopération. Le gouvernement haïtien fournit 3 millions de dollars.
La reconstruction de l'hôpital est devenue nécessaire après le tremblement de terre de 2010. Les pavillons de médecine interne, de pédiatrie ainsi que les laboratoires et les archives ont été fortement endommagés. Le chantier de construction emploie une soixantaine d'ouvriers haïtiens.
La construction se fait selon les normes parasismiques japonaises. Il s'agit d'une structure de béton renforcé avec de l'acier. Cette combinaison produit un matériau assez performant pour résister à la flexion et la compression lors d'un séisme.
Les concepteurs du projet ont pris en considération certaines demandes de citoyens de Jacmel, comme la conservation de ce manguier. Le grand arbre fruitier restera au même endroit et servira de lien entre les deux immeubles du nouvel hôpital.
Lenin Cruz est directeur du chantier. Il travaille pour la société montréalaise Aedifica. La construction se fait alors que des patients sont hospitalisés, juste à côté du chantier. Un défi particulier pour l'aile pédiatrique et pour la pouponnière, selon M. Cruz.
« Il faut protéger les enfants contre le bruit et la poussière. Il a fallu fermer certaines voies de ventilation pour éviter que les bébés respirent la poussière en provenance du chantier, dit-il. Autre défi : lors du compactage du sol, il y avait beaucoup de vibrations. Il y avait un aspect psychologique à gérer. Les vibrations [...] rappellent la tragédie de 2010. Il a fallu rassurer le personnel et les patients et leur dire qu'il n'y avait aucun danger. »
La Dre Edmonde Jean Baptiste Lafalaise, obstétricienne-gynécologue à l'Hôpital Saint-Michel, résume les appréhensions du personnel. « On va avoir plus d'espace dans les nouveaux immeubles, mais on peut avoir un bâtiment mieux équipé sans pour autant avoir le personnel suffisant. Il y aura augmentation de la fréquentation de l'hôpital, et le personnel, s'il n'y a pas d'embauche, ne sera pas en mesure de répondre à l'affluence qu'il va y avoir. Déjà, on fonctionne en nombre très réduit. Les ressources humaines, jusqu'à maintenant, ne vont pas de pair avec l'hôpital. »
Voici le Centre de santé de Gaillard, à plus d'une heure de route de Jacmel. En fait, plus d'une heure, à condition d'avoir un 4X4, parce qu'il s'agit d'une route peu praticable, en terre et en roches. Les résidents de la zone n'ont pas de voiture et mettent des heures pour se rendre à Jacmel. C'est la raison pour laquelle la Croix-Rouge canadienne a financé et fait bâtir cette clinique.
Salle d'accouchement au Centre de santé de Gaillard. Aucun accouchement n'a été réalisé jusqu'à maintenant, mais un des objectifs de la Croix-Rouge était de faire en sorte que les femmes enceintes puissent accoucher de façon sécuritaire, même en région éloignée. Les taux de mortalité maternelle et infantile sont très élevés dans certains départements d'Haïti.
Autre chambre du Centre de santé de Gaillard. Celle-ci comprend un lit d'enfant.
La pharmacie du Centre de santé de Gaillard. La clinique a ouvert ses portes à l'automne 2014. Les tablettes sont peu remplies. Le personnel estime qu'il n'y a pas suffisamment de médicaments, et que c'est peut être la raison pour laquelle la clinique n'est pas aussi fréquentée que prévu.
Jean-Nelson Benjamin, facilitateur communautaire à Gaillard. Son rôle : donner des conseils en matière d'hygiène et de santé. Il est convaincu que la population de Gaillard ne va pas se faire soigner au Centre de santé parce que les médicaments n'y sont pas disponibles. À cause de cela, les résidants préfèrent se rendre à une clinique de Jacmel, même si c'est loin, parce qu'ils doivent y aller de toute façon pour se procurer les médicaments. Il estime que tout ça est de la faute du Ministère haïtien de la Santé.
Une des 500 familles de la zone de Gaillard. En plus d'avoir fait construire le Centre de santé, la Croix-Rouge canadienne a fait bâtir des maisonnettes pour certains ménages.
Cet homme est un des 2500 résidants des environs. Il a également bénéficié d'une de ces maisonnettes, gracieuseté des donateurs canadiens à la Croix-Rouge.
Jeune homme de Gaillard qui a bien accepté de se faire prendre en photo, pas très loin de la petite maison rose et bleue offerte par les donateurs canadiens.
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