Les États-Unis soutiennent que les raids de la coalition internationale sont parvenus à ralentir l'avancée des terroristes du groupe armé l'État islamique (EI) dans la ville syrienne de Kobané.
Alors que se tient près de Washington une rencontre des chefs militaires de 22 pays de la coalition, la Maison-Blanche a affirmé que la stratégie mise en place pour lutter contre l'EI « fonctionne » et qu'il s'agit d'un « effort sur le long terme ».
L'armée américaine a annoncé que les 21 frappes menées lundi et mardi dans la région de Kobané par les avions américains et saoudiens avaient « freiné la progression de l'EI ». Ces frappes auraient empêché le groupe « de se réapprovisionner et de masser des combattants dans les quartiers encore tenus par les forces kurdes », selon l'armée.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a aussi confirmé qu'une intensification des raids avait empêché que Kobané ne tombe entièrement aux mains des terroriste de l'EI. Ceux-ci ont déjà conquis 50 % de cette ville du nord de la Syrie, près de la frontière turque.
De violents combats se déroulaient toujours dans le centre-ville en soirée, selon l'ONG.
L'armée américaine a lancé ses raids sur cette ville il y a plus de 10 jours.
Pour sa part, le président américain, Barack Obama, s'est dit profondément inquiet pour le sort de Kobané et a assuré que les États-Unis poursuivraient leur campagne de bombardements aériens en appui aux défenseurs kurdes de cette ville.
Il a exprimé une inquiétude semblable au sujet de l'offensive de l'EI dans la province irakienne d'Anbar. Malgré les frappes américaines, l'EI a avancé dans cette province sunnite, qu'il contrôle en partie depuis le début de l'année et où l'armée irakienne a entièrement perdu pied.
Kerry se fait rassurant sur la participation turque
À Paris, le secrétaire d'État américain, John Kerry, a quant à lui assuré mardi que la Turquie autorise désormais la coalition internationale à utiliser « certaines » de ses bases.
La Turquie avait pourtant démenti la veille tout « nouvel accord » avec Washington autorisant l'accès de ses bases à la coalition.
Après une série d'entretiens, John Kerry estime qu'il n'y a « aucune divergence » dans la position des deux pays.
« La Turquie a accepté d'accueillir, d'entraîner et d'équiper des gens », a-t-il déclaré, lors d'une conférence de presse après une rencontre avec Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe.
« Elle a certainement autorisé l'utilisation de certaines installations, et nous n'avons pas besoin d'entrer dans les détails, sauf pour dire que je ne crois pas qu'il y ait une divergence sur ce que nous ferons ou ne ferons pas », a-t-il poursuivi.
Les hostilités reprennent entre Ankara et les rebelles kurdes
Par ailleurs, l'aviation turque a bombardé des positions rebelles kurdes dans le sud-est du pays, ont rapporté des médias mardi. Ceci constitue une première frappe aérienne de l'armée depuis l'ouverture, il y a deux ans, des pourparlers de paix qui doivent mettre un terme à 30 ans d'insurrection kurde.
Les Kurdes de Turquie reprochent au gouvernement d'Ankara son inaction face au massacre par l'EI de populations kurdes en Syrie. Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et ses affiliés constituent une importante force contre l'EI en Syrie et en Irak, mais la Turquie considère toujours ses membres comme des terroristes.
La Turquie, qui assiste impassible depuis des semaines au siège de Kobané, est l'objet d'intenses pressions internationales pour engager ses forces terrestres en Syrie contre les terroristes. Ankara refuse aussi de se joindre à la coalition internationale menée par les États-Unis si les frappes aériennes ne visent pas aussi le régime syrien du président Bachar Al-Assad.
Un désaccord important persiste aussi sur la création d'une zone tampon à la frontière entre la Syrie et la Turquie, un projet réclamé par Ankara.
Quelque 160 000 Syriens de la région de Kobané ont fui, notamment vers la Turquie, en raison des hostilités.
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