L'épidémie d'Ebola « se propage comme un feu de forêt, dévorant tout sur son passage ». Et « l'existence du Liberia est gravement menacée », selon le ministre libérien de la Défense Brownie Samukai, qui s'exprimait aujourd'hui devant le Conseil de sécurité de l'ONU.
M. Samukai a avoué le manque « d'infrastructures, de capacités logistiques, d'expertise professionnelle et de ressources financières pour faire face à l'épidémie de manière efficace ».
En soirée mardi, la présidente du LIberia, Ellen Johnson Sirleaf, a également dit s'attendre à une aggravation de l'épidémie en raison du manque de ressources, mais aussi du peu aide offerte par l'extérieur.
Dans un discours destiné à des étudiants de l'université Harvard, elle a aussi blâmé l'ignorance de la population et l'absence de traitements accessibles.
« Nous avons essayé de faire avec un soutien international limité et avec une population qui n'a pas prêté l'attention nécessaire (...) et cela a facilité la propagation de la maladie. » — Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Liberia
Le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé fait état de 2296 morts sur 4293 cas confirmés. Le Liberia compte à lui seul 1224 décès.
L'OMS précise toutefois qu'elle s'attend à des milliers de nouveaux cas au Liberia dans les trois prochaines semaines. « Nous savons que ces chiffres sont sous-estimés et nous travaillons actuellement sur cette sous-estimation », a indiqué l'Organisation mondiale de la santé.
« C'est une guerre, vous savez. C'est une guerre contre le virus. Nous essayons de remporter des batailles au moins dans certaines régions. » — Sylvie Briand, directrice du département des pandémies et épidémies à l'OMS
La situation n'est pas meilleure en Guinée et en Sierra Leone, où 39 % des cas et 29 % des décès ont été enregistrés lors de cette même période.
Deux nouveaux cas suspects ont été signalés au Sénégal et viennent s'ajouter à un cas confirmé.
L'OMS a également décidé de modifier l'intervention de son personnel face à l'épidémie qui frappe la Sierra Leone alors qu'un deuxième de ses employés, un médecin, a été infecté.
Les quartiers du personnel déployé dans ce pays ont été agrandis pour qu'il n'ait plus à côtoyer les employés d'autres organisations humanitaires. Les méthodes de travail ont aussi été revues, notamment en ce qui concerne la vérification de la température des visiteurs aux installations de l'OMS.
En attendant la réunion mondiale sur l'Ebola que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, compte convoquer à la fin du mois, l'Union africaine vient d'annoncer l'envoi d'une centaine de travailleurs de la santé pour combattre l'épidémie. Les premières équipes seront déployées au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée.
L'Union européenne a promis l'équivalent de 7 millions de dollars canadiens. Le gouvernement américain, quant à lui, s'est engagé à fournir une aide de 10 millions de dollars.
Les forces américaines ont annoncé l'installation prochaine d'un hôpital de campagne de 25 lits au Liberia. Le centre, qui sera confié aux autorités libériennes, aura pour mission de soigner les travailleurs de la santé infectés.
Un centre similaire de 62 lits sera ouvert en Sierra Leone d'ici quelques semaines, a annoncé de son côté le Royaume-Uni.
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