Le récit de Lise Villeneuve et l'analyse de Sophie Langlois
Le sort des quelque 200 étudiantes enlevées au Nigeria par la secte Boko Haram continue de préoccuper l'Occident. Le Canada se joint à la France et aux États-Unis et offert des ressources matérielles aux troupes nigérianes afin d'aider celles-ci à retrouver les adolescentes.
Le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, s'est dit disposé à fournir les équipements de surveillance nécessaire. Le Canada attend maintenant la réponse des autorités du Nigeria.
Paris et Washington offrent aussi leur aide aux autorités nigérianes. Selon le président français François Hollande, Boko Haram se livre à « un des terrorismes les plus atroces ».
Mardi, le président Barack Obama avait annoncé que les États-Unis enverraient une équipe de militaires et de membres des forces de l'ordre pour aider les autorités nigérianes.
Barack Obama estime que l'enlèvement des jeunes filles constitue une « situation révoltante », et souhaite une « mobilisation internationale » contre le groupe islamiste.
La Grande-Bretagne suit également la situation de près. Londres enverra une équipe de conseillers gouvernementaux au Nigeria dans le cadre des efforts pour libérer les adolescentes, a annoncé mercredi un porte-parole du premier ministre.
La Chine a également promis d'aider le Nigeria dans sa recherche des otages, mais aussi « dans sa lutte contre le terrorisme ».
Al-Azhar, la plus haute autorité de l'islam sunnite, avait exhorté Boko Haram à relâcher les captives. Les traiter ainsi est « totalement contraire aux enseignements de l'islam », a ajouté Al-Azhar depuis Le Caire.
La police nigériane offre 50 millions de nairas (336 000 $) à quiconque pourra fournir des informations pouvant mener à la localisation des étudiantes enlevées.
Rappel des événements
Le rapt de 200 d'entre elles s'est produit le 14 avril dernier dans l'État de Borno. De plus, des islamistes armés de Boko Haram auraient enlevé 11 autres adolescentes, âgées de 12 à 15 ans, toujours dans le nord du Nigeria, dans la nuit de lundi à mardi.
La communauté internationale ignore où elles sont tenues captives. Le Département américain disait disposer d'informations selon lesquelles elles pourraient être retenues au Tchad et au Cameroun. Mais les autorités de ces pays affirment que les jeunes victimes ne se trouvent pas sur leur sol respectif.
Boko Haram a revendiqué l'enlèvement des jeunes filles lundi dernier, affirmant que ces dernières devaient échapper à l'éducation occidentale qu'elles recevaient dans leur école. La secte menace de vendre les adolescentes comme esclaves.
La mobilisation internationale pour libérer les jeunes filles survient alors que des centaines de personnes ont été tuées dans un nouveau massacre de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria. L'attaque a eu lieu lundi à Gamboru Ngala, une autre ville de l'État de Borno. Selon des habitants, les assaillants ont brûlé marché, bureau des douanes, commissariat de police et magasins. Un sénateur local a évoqué le chiffre de 300 morts.
Boko Haram veut instaurer un État islamiste dans le nord-est du Nigeria et y faire appliquer la charia.
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