L'Afghanistan vote, entre peur et espoir

Written By Unknown on Sabtu, 05 April 2014 | 16.06

C'est probablement l'élection la plus dangereuse qui soit. L'Afghanistan va-t-il réussir la première transition démocratique de son histoire lors du scrutin du 5 avril?

Assis en tailleur dans le stade de Kandahar, Haji Amanullah attend l'arrivée de son candidat favori, Ashraf Ghani. Le vieil homme est venu de la province voisine de Helmand, où les talibans sont toujours bien installés.

Il est heureux de voir la fin du gouvernement de Hamid Karzaï qui, selon la loi, ne peut solliciter un troisième mandat. « Hamid Karzaï est là depuis 12, 13 ans et nous n'avons toujours pas de canaux d'irrigation, il n'y a pas de sécurité au village, nous n'osons pas sortir de la maison. »

Le vieil Afghan n'est pas plus tendre à l'égard de la communauté étrangère. Tous les milliards investis dans le développement et la sécurité de son pays n'ont eu aucun impact sur son existence.

« Les étrangers n'ont plus la force, ils ont épuisé leur argent, alors ils partent. Certains se sont rempli la panse et les poches, mais ils ont ignoré l'Afghanistan. » — Haji Amanullah

Négocier avec les talibans

À ses côtés, Haji Bakhlool croit qu'il est temps d'élire à la tête du pays un homme qui saura apaiser les talibans, plutôt que de les combattre. Il les appelle d'ailleurs « les frères mécontents »comme plusieurs ici.

« Nous voulons la paix, peu importe qui est président. Nous voulons quelqu'un qui puisse bâtir l'Afghanistan et contenter nos frères mécontents. Ils sont nos frères après tout. » — Haji Bakhlool

Autour d'eux, la foule devient de plus en plus dense. Le dispositif de sécurité est colossal. L'armée, la police et des milices privées fouillent systématiquement chaque nouvel arrivant.

Voter malgré la peur…

Les dernières semaines de la campagne ont été marquées par la violence. Attentats-suicides, enlèvements et assassinats; ces attaques des talibans qui appellent leurs partisans à boycotter le vote présidentiel se sont multipliées partout au pays.

Mais elles n'ont pas réussi à atténuer la fièvre électorale qui s'est emparée d'une bonne partie du pays. Jusqu'à 75 % des électeurs disent avoir la ferme intention de se rendre aux urnes ce samedi, selon un récent sondage. Et ce, même si beaucoup sont convaincus que l'élection sera minée par la tricherie.

… et les ratés

Jusqu'au dernier instant, hommes et femmes, chacun de leur côté, ont fait la queue pour obtenir leur carte d'électeur. L'attente s'est faite longue et les problèmes se sont révélés nombreux.

Dans un centre d'enregistrement du quartier de Karteh Seh, certaines cartes ont été émises sans la photo règlementaire de l'électeur à la suite d'une panne temporaire. Rien pour rassurer ceux qui redoutent les attentats et les manipulations frauduleuses des bulletins de vote.

Les femmes aussi

N'empêche. Estorai Manadai, tout sourire et carte fraîchement plastifiée en main, ne contient pas son enthousiasme. À 24 ans, elle exercera son droit de vote pour la première fois avec une priorité bien claire.

« Je suis arrivée à quatre heures du matin et enfin, j'ai ma carte! Je vais pouvoir élire mon candidat, celui qui pourra accomplir de grandes choses pour les femmes. » — Estorai Manadai

Nafissa Wardak, sa mère, hésite d'abord à nous parler. « Mon mari est pashtoune, vous comprenez, il est très conservateur », explique-t-elle.

Même avec la peur au ventre, elle ira voter coûte que coûte. « Un seul vote peut faire la différence dans l'avenir d'une personne. J'aime penser que mon vote va permettre à un candidat de l'emporter et d'accomplir quelque chose. »

Le reportage de Marie-Ève Bédard

L'inconnue de la sécurité le jour du vote

Difficile de prédire à quel point l'insécurité aura raison des intentions le jour du vote venu. La Commission électorale a déjà pris la décision de fermer 10 % des quelque 7000 bureaux de scrutin, surtout dans le sud du pays, par mesure préventive.

Quelque 350 000 soldats et policiers des Forces nationales de sécurité afghane assureront la sécurité. Ils seront appuyés par les forces de l'OTAN toujours déployées en Afghanistan.

La facture de cet exercice de la démocratie doit atteindre les 120 millions de dollars américains, une somme fournie par la communauté internationale. Si les élections sont un succès, crédibles et sécuritaires, elles marqueront une première transition démocratique du pouvoir dans l'histoire de l'Afghanistan. Un test crucial de la maturité du pays qui, après une douzaine d'années sous la tutelle internationale, doit de plus en plus s'affranchir.

L'Afghanistan en chiffres

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