Ukraine : échec de la rencontre de la dernière chance

Written By Unknown on Sabtu, 15 Maret 2014 | 16.05

Le reportage de Jean-François Bélanger

La rencontre entre les chefs de la diplomatie russe et américain, tenue vendredi, à Londres, a échoué. Au terme d'un tête-à-tête de plusieurs heures, les deux diplomates sont restés campés chacun sur sa position dans le dossier de la crise ukrainienne.

Alors que le secrétaire d'État américain, John Kerry, a réaffirmé que la communauté internationale ne reconnaîtrait pas le résultat du référendum sur l'indépendance de la Crimée qui doit se tenir dimanche, le chef de la diplomatie russe, Sergeï Lavrov, a précisé que la Russie tenait davantage à la Crimée que le Royaume-Uni aux îles Malouines. M. Lavrov faisait ainsi référence aux îles britanniques envahies par l'Argentine en 1982. La première ministre de l'époque, Margaret Thatcher, avait envoyé une flotte pour reprendre ses territoires.

Nuances sur l'est de l'Ukraine

M. Lavrov a tout de même tempéré les propos émis par son ministère en matinée. Le ministère des Affaires étrangères russe avait indiqué que le pays allait se porter au secours de ses compatriotes de l'Est ukrainien si ces derniers s'avéraient menacés. « La Fédération de Russie n'a pas et ne peut avoir l'intention d'envahir les régions du sud-est de l'Ukraine », a déclaré le ministre russe.

Les deux hommes se rencontraient pour la première fois depuis le 6 mars dernier afin de discuter de la crise ukrainienne. Leurs deux premiers tête-à-tête - l'un à Paris et l'autre à Rome - s'étaient soldés de façon tout aussi infructueuse.

M. Kerry avait téléphoné à M. Lavrov, jeudi soir avant de quitter Washington pour Londres, afin de l'avertir « qu'il y aurait des coûts [à payer] si la Russie continuait de faire monter » la tension.

Poutine affirme que le référendum est légal

Pendant que les deux diplomates tentaient de dénouer l'impasse, le président Vladimir Poutine réaffirmait la légalité et la légitimité du référendum, tandis que la Russie continuait de masser des troupes en Crimée.

Dans un appel téléphonique au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, le président russe a réfuté les arguments de l'Occident, affirmant que le référendum sera tout à fait légal. M. Poutine a souligné à M. Ban « que la décision de conduire [un référendum] est tout à fait conforme au droit international et aux chartes de l'ONU ».

Son homologue américain, Barack Obama, a quant à lui réaffirmé son espoir d'un règlement diplomatique de la crise. Il a néanmoins réitéré les menaces de sanctions dans l'éventualité où la Russie persistait à tenir son référendum.

« Nous continuons d'espérer que nous parviendrons à une solution diplomatique, mais les États-Unis et l'Europe demeurent unis, non seulement sur la position au sujet de la souveraineté ukrainienne, mais également sur les conséquences qui ne manqueront pas de surgir si la souveraineté de ce pays continue d'être violée », a déclaré le président Obama.

Le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a également condamné le référendum sur la Crimée. M. Rasmussen estime que le référendum contreviendra au droit international. « Le prétendu référendum dans la République autonome de Crimée, prévu pour le 16 mars prochain, constituerait une violation directe de la Constitution ukrainienne et du droit international », a indiqué M. Rasmussen.

Soutenue par ses alliés occidentaux, l'Ukraine tente de conserver dans son giron la Crimée. La Russie, qui a investi le territoire la province ukrainienne, appuie de son côté la tenue du référendum sur l'indépendance de la Crimée qui se tiendra dimanche.

Les menaces de l'Occident

Les Occidentaux ont déjà commencé à utiliser tout un éventail de sanctions contre la Russie. Du boycottage du G8 à Sotchi aux menaces de sanctions économiques, l'Occident tente d'infléchir la Russie afin qu'elle renonce à la tenue du référendum sur l'indépendance de la Crimée.

L'Union européenne a suspendu les négociations sur la libéralisation des visas et le nouvel accord entre la Russie et l'Union européenne (UE), deux dossiers qui étaient déjà au point mort. L'UE a également suspendu les préparatifs du sommet du G8 prévu pour juin à Sotchi.

L'UE a également gelé les avoirs de l'ancien président ukrainien prorusse, Viktor Ianoukovitch, qui est accusé de détournement de fonds publics.

De leur côté, les États-Unis imposent, depuis le 7 mars dernier, des « restrictions de visas » à des responsables ukrainiens et russes dont les activités « minent le processus démocratique et les institutions en Ukraine » en plus de « menacer la paix et la stabilité ».

Au moins 13 personnalités russes, dont plusieurs proches du président Vladimir Poutine, sont visées par l'interdiction de délivrance de visas, qui entrera en vigueur si le référendum sur la Crimée a bel et bien lieu.

Le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, le vice-premier ministre Dmitri Rogozine, le secrétaire général de la présidence Sergueï Ivanov et le secrétaire du Conseil de sécurité national Nikolaï Patrouchev seraient notamment visés par la sanction diplomatique.

Le directeur général de la compagnie d'énergie Gazprom, Alexeï Miller, et son homologue de Rosneft, premier exportateur russe de pétrole, pourraient figurer également sur cette liste.

L'UE songe à imposer de telles restrictions de visas et des gels d'avoirs si aucun progrès n'est réalisé dans la crise ukrainienne.

Paradoxalement, les milieux économiques européens approuvent les menaces, mais s'en inquiètent, car la Russie constitue leur troisième partenaire commercial avec 7 % des exportations et 12 % des importations. La Russie arrive derrière la Chine et les États-Unis. L'Europe dépend notamment de la Russie pour son approvisionnement en gaz.

L'Allemagne est particulièrement vulnérable, elle qui assure 30 % des exportations européennes vers la Russie en plus de constituer le premier pays européen importateur de biens russes.

Moscou à la défense des Russes d'Ukraine

Pendant que l'Occident menace la Russie de représailles économiques, Moscou menace d'intervenir en Ukraine. « Les autorités de Kiev ne contrôlent pas la situation dans le pays [...]. La Russie a conscience de sa responsabilité pour la vie de ses concitoyens et compatriotes en Ukraine et se réserve le droit de les protéger », a déclaré le ministère dans un communiqué.

« Nous avons à plusieurs reprises déclaré que les autorités arrivées au pouvoir à Kiev doivent désarmer les combattants, assurer la sécurité de la population et le droit des gens à organiser des manifestations », poursuit le communiqué.

Des heurts opposant des manifestants favorables à Kiev et d'autres favorables à Moscou ont fait un mort à Donetsk, dans l'est, russophone, de l'Ukraine. Un manifestant ukrainien a été poignardé à mort dans ces affrontements.

Des mouvements sécessionnistes se manifestent dans l'est de l'Ukraine et plusieurs Ukrainiens croient que la Russie ne s'arrêtera pas aux frontières de la Crimée, où des forces russes ont pris le contrôle du territoire.


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