Le récit de Frédéric Nicoloff
La guerre ouverte que se livrent les factions opposées au gouvernement syrien a fait au moins 500 morts, dont 85 civils, en une semaine, alors que leurs représentants politiques peinent à s'entendre, à quelques jours de la conférence Genève pour la paix.
Le nord de la Syrie est le théâtre depuis une semaine d'intenses combats des rebelles islamistes et des « djihadistes » de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL).
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé à Londres et qui affirme s'appuyer sur un réseau d'informateurs sur le terrain, fait état de 482 personnes tuées en raison des combats.
Le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, explique que parmi les morts, 240 étaient des membres des brigades rebelles, 157 de l'EIIL et 85 autres étaient des civils.
La même source rapporte que des combattants djihadistes liés à Al-Qaïda ont lancé vendredi une contre-offensive dans l'est et le nord de la Syrie contre d'autres organisations rebelles. Les combattants de l'EIIL ont repoussé ces groupes armés à la périphérie est de Rakka tuant une vingtaine de combattants dans la ville d'Al-Bab, au nord-est d'Alep.
L'OSDH et des médias officiels ont également rapporté vendredi la mort de plusieurs dizaines de rebelles syriens tués par l'armée régulière, cette semaine, alors qu'ils tentaient de forcer le siège de la ville de Homs, dans le centre du pays.
L'offensive rebelle et l'accrochage avec les rebelles ont été confirmés par une source militaire citée par l'agence de presse officielle Sana.
Selon l'OSDH, plus de 130 000 personnes ont péri dans les combats en trois ans de guerre civile. L'ONU a déjà estimé ce bilan à plus de 100 000 morts.
En attente de « Genève-2 »
Sur le plan politique, les États-Unis ne désespèrent pas de convaincre l'opposition syrienne « modérée » de se rendre à la conférence internationale de paix Genève-2 à la fin du mois. Une conférence à laquelle l'Iran ne participera pas, selon des diplomates américains.
Le secrétaire d'État américain, John Kerry, poursuit ses rencontres marathons notamment avec le groupe des « Amis de la Syrie » ou le « London 11 », qui rassemblent la Coalition nationale de l'opposition syrienne et les ministres des 11 États qui la soutiennent, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, l'Italie, la Turquie, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Qatar, l'Égypte et Jordanie.
Lundi prochain, John Kerry doit également rencontrer à Paris son homologue russe Sergueï Lavrov et l'émissaire des Nations unies pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, pour préparer la conférence de « Genève-2 ».
Même si certains diplomates laissent entendre que le chef de la diplomatie russe pourrait rencontrer les deux principaux dirigeants de la Coalition nationale syrienne
(CNS), le président Ahmed Al-Djarba et le secrétaire général Badr Djamous, ils demeurent sceptiques quant au résultat.
Depuis le début du conflit, Moscou s'est toujours montrée très critique envers la CNS, reconnue par l'Occident, et qui ne s'est pas clairement engagée à participer à « Genève-2 ».
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