Carl Campeau raconte sa captivité et son évasion en Syrie

Written By Unknown on Kamis, 30 Januari 2014 | 16.05

Entrevue avec Carl Campeau, ex-otage en Syrie

Exclusif - Détenu huit mois par un groupe armé en Syrie, Carl Campeau a réussi à s'évader un jour d'octobre dernier. Il nous raconte aujourd'hui son calvaire. 

Le conseiller juridique des Nations unies était récemment arrivé en poste à la mission d'observation des Nations unies dans le Golan quand la Syrie a basculé dans le chaos puis la guerre civile. « Ça rendait le travail plus stimulant, remarque Carl Campeau. Se retrouver aux premières loges des événements qui évoluaient en Syrie, je trouvais ça intéressant. »

Sa vie bascule en quelques secondes

Le 17 février 2013, le Canadien monte à bord d'un véhicule tout-terrain des Nations unies et prend la route de Damas. « J'avais demandé un véhicule blindé, mais il n'y en avait pas. J'ai demandé au responsable de la sécurité de l'ONU si je pouvais quand même aller à Damas, la réponse a été positive. Je suis parti avec un gilet pare-balle. »

Une vingtaine de kilomètres plus loin, Carl Campeau est forcé de s'arrêter. Un groupe de rebelles est en train de dévaliser les occupants d'une camionnette. Tout de suite, les hommes armés s'intéressent à ce véhicule des Nations unies et à son conducteur. Carl Campeau tente de les convaincre d'accepter les 450 $US qu'il a en poche, en vain.

Détenu 8 mois

S'ensuit un cauchemar qui va durer huit longs mois. Huit mois d'isolement, de désespoir, de détresse que le captif trompait en relisant en boucle les mêmes deux livres qu'il avait avec lui quand il a été enlevé : la Déclaration de Balfour et un guide pratique pour investisseurs. Du léger, quoi.

« C'est déshumanisant, on est traité comme un objet. » — Carl Campeau

Le juriste dit ne pas avoir été maltraité physiquement. Mais par moment, il n'en pouvait tout simplement plus des négociations pour sa libération qui ne menaient nulle part.

« Y'a eu des moments où je souhaitais presque qu'un obus tombe exactement sur l'endroit où j'étais dans la maison parce que je désespérais. J'espérais que ça allait en finir avec moi et que je j'allais mourir sur le coup. » — Carl Campeau

Ses ravisseurs ont mis la pression : appels répétés à ses parents et à sa femme pendant lesquels il était forcé des les supplier d'envoyer de l'argent faute de quoi il allait être liquidé, et une vidéo simulant une amputation de sa jambe envoyée à ses parents. Mais la politique des Nations unies et du gouvernement du Canada est demeurée la même : on ne paie pas de rançons pour la libération d'otages.

Le reportage de Marie-Eve Bédard

Une amertume

Carl Campeau reste en colère. Il ne veut accuser personne, mais il s'explique mal que sa détention ait été prolongée sans qu'on pose de geste concret pour le tirer de là.

« J'ai compris que dans la vie on ne peut compter que sur soi pour survivre. Des opérations de la part de gouvernements, je n'y crois plus. » — Carl Campeau

Ses ravisseurs ont souvent invité Carl Campeau à se convertir, parfois gentiment, parfois avec force. Il a éludé la question pendant sept mois, mais l'arrivée d'un nouveau chef religieux l'a fait changer d'avis. « Cet homme avait décidé qu'on me retirait tous mes privilèges. La télé, les Sudokus, les interactions. Après deux semaines et demie de ce régime, j'ai décidé de me convertir. »

C'était quelques semaines avant que la négligence ou peut-être Saint-Michel, qu'il a prié tout au long de sa détention, ne lui offre une occasion de s'enfuir.

Une évasion qui relève du miracle

Une porte dévérrouillée, des gardes absents, trois longues heures de marche dans les rigoles et les champs; Carl Campeau était un homme libre. Libre de retrouver sa femme, ses deux enfants et ses parents.

Il en sort transformé, mais souhaite que ce soit pour le mieux. « J'ai compris que l'essentiel, ce sont les gens qu'on aime. Et c'est un cliché de le dire, mais des expériences comme ça qui ne nous tuent pas nous rendent plus fort. »

Le retour au travail pour le juriste devra attendre encore un peu. Pour le moment, il digère encore ce qu'il a vécu, une longue épreuve qu'il ne souhaite pas pour autant oublier.

Quand il nous a rencontrés à Vienne, il avait encore avec lui quelques objets qui lui sont chers : les chaussettes trouées qu'il a dû porter tous les jours pendant sa détention, les livres qu'il pourrait aujourd'hui presque citer de mémoire et un keffieh qu'il a porté pour dissimuler son visage d'étranger pendant sa longue marche vers la liberté.


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