Plus de 40 millions d'électeurs sud-coréens ont commencé à se rendre aux urnes mercredi matin pour élire un nouveau président entre deux candidats en lice, soit le fils libéral d'un couple de réfugiés nord-coréens et la fille conservatrice d'un ex-dictateur.
La conservatrice Park Geun-hye, fille de Park Chung-hee, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant 18 ans, et son adversaire de centre gauche, Moon Jae-in, ancien défenseur des droits de l'homme emprisonné du temps de la junte, sont au coude-à-coude dans les sondages.
Si la candidate du Parti de la nouvelle frontière (PNF) l'emporte sur son adversaire du Parti démocratique uni (DUP), elle deviendra la première femme à diriger un pays encore largement dominé par les hommes.
Les politologues et observateurs estiment que Moon a plus de chances de l'emporter si le taux de participation est élevé. Ce dernier a par ailleurs promis de danser le Gangnam Style si 77 % des électeurs se rendent aux urnes.
Trois heures avant la fermeture des bureaux de vote, la participation était en hausse par rapport à 2007. Quelque 23,7 millions de Sud-Coréens, soit 59,3 %, s'étaient déjà rendus voter, malgré le froid intense.
« J'exhorte les électeurs à braver le froid et à voter pour ouvrir une nouvelle ère dans ce pays », a déclaré Mme Park à la sortie d'un bureau de vote de Séoul.
« Cette élection porte sur nos moyens d'existence, la démocratisation de l'économie, la sécurité sociale et la paix sur la péninsule coréenne », a quant à lui lancé M. Moon en votant dans la ville de Busan.
L'élection se déroule au scrutin majoritaire à un tour et le candidat choisi est élu pour un mandat non renouvelable de cinq ans.
Relations avec la Corée du Nord
Les électeurs sud-coréens sont profondément insatisfaits du président actuel, Lee Myung-bak, et notamment de sa position face au régime nord-coréen, qui exige que toute discussion avec la Corée du Nord soit précédée de progrès dans le désarmement nucléaire du régime communiste.
Plusieurs Sud-Coréens estiment que ce manque de compromis a encouragé la Corée du Nord à mener des tests de missiles et des essais nucléaires, notamment le lancement d'un satellite la semaine dernière.
Bien que la Corée du Nord n'ait pas été un thème majeur de la campagne électorale, les deux candidats - malgré leurs différences - partagent des opinions similaires sur la nécessité d'engager des discussions avec la Corée du Nord.
Mme Park souhaite toutefois imposer davantage de conditions que M. Moon, qui souhaite rétablir l'aide gouvernementale à la Corée du Nord.
La veille du scrutin, M. Moon a déclaré qu'il envisageait « des politiques qui intègrent tout le monde, des politiques qui ne divisent pas ». Il souhaite organiser rapidement un sommet avec le président nord-coréen Kim Jong-un. Mme Park n'a pas rejeté cette possibilité, mais seulement s'il s'agit d'un « dialogue honnête sur des dossiers d'intérêt commun ».
Celui ou celle qui remportera l'élection donnera le ton de la position à adopter face à la Corée du Nord, non seulement à Séoul, mais aussi à Washington, à Pékin et à Tokyo. Tous ces pays ont récemment tenu des élections présidentielles, et ils attendent de connaître l'issue du scrutin en Corée du Sud pour décider de la politique à suivre face au régime nord-coréen.
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